Votre enfant a des difficultés à écrire ? Vous soupçonnez un élève de souffrir de dysgraphie ? Voici les 4 signes à surveiller pour dépister une dysgraphie de l'enfant ! 1. La douleur Un enfant qui à mal en écrivant aborde toute sa scolarité par le biais d'une activité douloureuse. Attention ! Un enfant qui a mal en écrivant depuis des années peut penser que cette douleur est normale ! Si vous avez un doute, posez-lui la question au moment où il commence à écrire, puis au bout de quelques minutes : A-t-il un peu mal ? Très mal ? Où a-t-il mal ? Aux doigts, au poignet, à l'avant-bras ? 2. La vitesse Un enfant qui fait systématiquement partie des derniers à copier la leçon en classe peut avoir un trouble de l'écriture. La vitesse d'écriture n'évolue pas linéairement : en milieu de primaire, les enfants accélèrent brusquement, puis à l'entrée au collège. Il peut être intéressant de vérifier la vitesse de l'enfant par rapport au "standard". 3. La qualité C'est le signe le plus évident ! Parents ou enseignants pourront donc être alertés par une écriture peu lisible. Ensuite, il faut distinguer entre écriture peu esthétique, mais qui reste fluide, et écriture hachée, irrégulière, avec une mauvaise perception des espaces d'écriture... Des bilans étalonnés permettent de faire cette différence. 4. La fatigabilité cognitive C'est le point le plus difficile à détecter ! Manque de concentration, fatigue, dissociation des capacités entre l'oral et l'écrit peuvent être des signes d'un surcoût cognitif lié à l'écriture. Vous reconnaissez votre enfant ou l'un de vos élèves ? Il serait intéressant d'approfondir la question de la "dysgraphie". Mais d'abord, petit récapitulatif : Qu'est ce que la dysgraphie ? Non, la dysgraphie n'est pas une pathologie et ne constitue pas un "diagnostic" ! Elle n'apparait pas dans le DSM-5 comme diagnostic mais comme un symptôme. Elle correspond à une écriture significativement plus lente, moins lisible, douloureuse ou trop coûteuse d'un point de vue attentionnel. Ces études donnent un chiffre simple à retenir : 50% des "dysgraphies" sont isolées, et 50% sont consécutives à un autre trouble : Trouble développemental de coordination (=dyspraxie), dyslexie ou TDA/h notamment. Qui consulter ? Les troubles des apprentissages sont souvent complexes à dépister et diagnostiquer : il est primordial d'aller voir un professionnel qui aura une vision plus large que simplement l'écriture. L'ergothérapeute saura évaluer la dysgraphie de l'enfant, la prendre en charge, mais également mener les évaluations appropriées pour rechercher un trouble des apprentissages. La démarche de l'ergothérapeute est complète et intégrée au quotidien, à la maison et à la scolarité. Il permet une résolution rapide de la problématique. 1. Évaluer la problématique et en rechercher les causes (coordinations, motricité fine, aspects sensoriel, visuo-spatial, attentionnel) pour se poser la question d'un trouble sous-jacent. 2. Définir des objectifs cohérent et réaliste en concertation avec l'enfant et la famille. Par exemple : "pouvoir écrire un paragraphe de 20 lignes sans douleur avant les prochaines vacances". 2. Régler la problématique grâce à un modèle d'intervention de type "résolution de problème" : En concertation avec l'enfant et sa famille, l'ergothérapeute décidera de : - proposer une rééducation efficace de l'écriture (centrée sur les troubles et en se fixant des objectifs précis à court terme). - proposer des activités en séances et à la maison pour améliorer les éléments sous-jacents qui posent problème. - envisager des solutions compensatoires et accompagner l'équipe pédagogique à ce sujet. Ces trois axes pourront être proposés simultanément et/ou dans un ordre précis, en accord avec la famille. Cette double casquette (rééducation, adaptation/compensation) permet de ne pas attendre la fin de la rééducation pour adapter les supports à l'école, envisager la mise en place d'un guide doigt, de lignes de couleur, d'un scanner, d'un ordinateur, ou d'une tablette en classe par exemple. Il est important de ne pas "perdre" une année scolaire à rééduquer sans compenser : on peut tout à fait faire les deux en même temps ! Pour aller plus loin, je vous propose de consulter ce diaporama, que j'ai eu l'occasion de présenter aux médecins de mon ancien département. Et vous, comment avez-vous détecté les troubles de l'écriture de votre enfant/élève ?
5 Commentaires
9/20/2017 04:46:32 pm
bonjour, je suis psychopédagogue en pédagogie positive installée à Bordeaux Nansouty et je cherche notamment des professionnels avec qui collaborer. Je reçois à domicile des enfants ayant des troubles et des difficultés d'apprentissage. Je travaille le mind mapping, la gestion mentale, les émotions, la méditation, la confiance en soi et l'estime de soi. Pouvons nous nous rencontrer pour en discuter de vive voix : mon numéro est le 06 20 60 67 95.
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9/26/2017 07:53:25 pm
Bonjour et merci pour cette jolie présentation. Voulez-vous avoir la gentillesse de compléter votre information en indiquant les graphothérapeutes comme spécialistes de la réconciliation avec l'écriture ? Avec la graphothérapie, nous tenons compte également de l'aspect psychologique de l'écriture, projection de soi.
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10/4/2017 04:52:15 pm
Bonjour Juliette,
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Thoison
11/5/2017 01:24:25 pm
Bonjour, effectivement d autres professionnels de santé peuvent évaluer et rééduquer l écriture comme l ergothérapeute et le psychomotricien. En ce qui concerne les graphotherapeutes, le diplôme n est pad reconnu par l état. Merci pour ces différents articles toujours très intéressant...
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Bonjour merci pour votre article. Je pense qu’il est important de spécifier que certaines dysgraphies sont causées par un manque d’apprentissage de la tenue de crayon et des fondamentaux des règles d’écriture.
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Auteur
Juliette Lequinio, Ergothérapeute libérale sur Dinard, spécialisée pédiatrie / autisme |