Juliette Lequinio - Ergothérapeute
  • Présentation
  • Autisme
  • 0-3 ans
  • Communiquer - la CAA
  • Manger - L'oralité alimentaire
  • Infos pratiques
    • Pour les pros
  • Blog
    • Téléchargements

Il est absurde de ne pas rembourser l'ergothérapie !

8/26/2017

1 Commentaire

 
Photo
Ou comment l'état a tout à gagner à rembourser les actes d'ergothérapie. Des centaines d'études publiées sur le sujet montrent l'efficacité et la rentabilité économique de l'intervention des ergothérapeutes...

Lire les déclarations sur le handicap des politiques rappelle sensiblement les concepts et la pratique de l'ergothérapie... Autonomie, participation sociale, accessibilité, réduction des situations de handicap... Demain, tous ergo ?
Mais voila, ni purement médicale, ni vraiment sociale, l'ergothérapie ne trouve pas de financeurs... Et puis, en cette période d'austérité budgétaire, rembourser un soin de plus…
Est-ce bien raisonnable ?

Oui ! Pour ces 3 raisons :

Oui, parce que LA base théorique de l'ergothérapie c'est l'activité et la participation sociale
L'ergothérapeute (ergos, activité), ou "Occupationnal Thérapist" pour nos collègues anglo-saxons c'est le spécialiste de la participation. Depuis l'entrée à l'école d'ergothérapie, c'est notre objectif : que le patient "participe" plus et surtout mieux. Participer ? Se laver, se faire à manger, travailler, communiquer, faire ses courses, avoir une vie sociale et citoyenne ! C'est une base conceptuelle complexe, mais des propositions ultra-concrètes, uniques pour chaque patient dans un but : "fluidifier" le quotidien.
Car le handicap est une accumulation de petites (ou grandes) choses impossibles à réaliser au quotidien (enfiler un T-Shirt, emmener son enfant au parc, écrire un devoir, attraper des aliments en hauteur au supermarché...). L'ergothérapeute considère chacune de ses activités et tache de résoudre une à une les difficultés. Et ça marche !


Oui, parce que c'est efficace et "rentable"
Usagers ("patients") et santé publique sont d'accord sur un point : il faut réduire les situations de handicap et optimiser l'autonomie. Pas en grappillant quelques minutes dans les évaluations sociales, mais bien en acquérant une réelle autonomie, portée et choisie par la personne !

Considérons maintenant la situation de Thomas, 14 ans, en situation de plurihandicap. L'habillage est extrêmement compliqué à la maison car il est opposant et son papa met plus d'1 heure chaque matin et chaque soir pour le changer. Ensemble, nous avons restructuré sa chambre, cherché les aides techniques, remusclé les muscles abdominaux et travaillé à une meilleure prise de conscience de la partie inférieure de son corps. 6 mois et 15 séances plus tard, il participe volontiers et réalise 75% des gestes seuls. L'habillage ne prend plus que 10 minutes. La victoire est évidente pour lui et sa famille, mais quel gain en terme de santé publique ? Pour l'établissement qui l'accueillera dans quelques années ? Pour la rentabilité professionnelle du papa, qui arrive chaque jour moins fatigué ?

Ou encore Jeanne, 84 ans, qui ne se cassera pas le col du fémur car l'ergothérapeute l’aura accompagnée pour adapter sa salle de bain ? Quel gain en terme de santé publique ?

Ai-je une vision idéalisée de mon métier ? Il existe plusieurs centaines d'études montrant l’efficacité et la réduction des coûts : par exemple, réduction de la durée d'hospitalisation au Pays de Galles , réduction de 30 à 40% des chutes chez les personnes âgées ( lien), l'amélioration des performance motrices des enfants présentant un trouble d’acquisition des coordinations. Au Canada, cette revue de littérature admet un "fort niveau de preuve" sur l'efficacité de la pratique, avec un "forte rentabilité économique"...


Oui, parce que nous voulons tous une société solidaire
Et qu'il est normal et juste de permettre aux personnes en situation de handicap de vivre mieux, de la manière la plus autonome possible. Mme Cluzel (secrétaire d'état chargés des personnes handicapés), l'affirme "Une société qui prend en compte les besoins des plus vulnérables se grandit". Belle déclaration !


Les conséquences quotidiennes dans ma pratique ?
J'ai rencontré aujourd'hui Grégoire, 12 ans, qui a souffert de phobie scolaire l'an dernier entraînant une déscolarisation et une hospitalisation. Il a besoin d'une dizaine de séances pour maîtriser l'ordinateur et tenter de se réconcilier avec l'école à travers cet outil qu'il adore et qui, après évaluation, correspond à ses besoins... Comment va faire sa maman ? Et celle de Kylian, 6 ans, qui a de tels troubles moteurs qu’il ne parvient pas à manger seul ? Il est en cours de diagnostic et son dossier à la MDPH n'aboutira pas avant de nombreux mois... Et Paul, 27 ans, Asperger, qui a besoin d'adaptation de son poste de travail en ESAT ? Il n'existe pas d'ergothérapie "de confort"...


Rembourser l'ergothérapie pour les patients ayant une prescription médicale, apparaît une évidence, pour les patients, pour les aidants, mais aussi pour la société dans son ensemble !


Vous nous soutenez ? Partagez !
S'abonner au bulletin électronique
1 Commentaire
oestereich
6/25/2018 10:00:38 am

masseur-kinésithérapeute DE

Réponse



Laisser une réponse.

    Auteur

    Juliette Lequinio, Ergothérapeute libérale sur Dinard, spécialisée pédiatrie / autisme

    Flux RSS



Suivez moi sur Facebook ! 
Contact
Juliette Lequinio
Ergothérapeute DE
06 76 96 18 85
Juliette.lequinio@gmail.com
  • Présentation
  • Autisme
  • 0-3 ans
  • Communiquer - la CAA
  • Manger - L'oralité alimentaire
  • Infos pratiques
    • Pour les pros
  • Blog
    • Téléchargements